Les compétences de la transition durable selon Antoine Poincaré, VP d’AXA Climate School

Le plan de transformation de l’économie française, ça vous dit quelque chose ? C’est une initiative de The Shift Project [1]The Shift Project est un think-tank oeuvrant en faveur d’une économie bas carbone pour décarboniser l’économie du pays. L’objectif : “mettre l’économie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5% par an”, explique Jean-Marc Jancovici, président de The Shift Project et contributeur du livre Climat, crises : le plan de transformation de l’économie française.


Mais une telle transformation implique une évolution importante de l’emploi et des compétences. C’est pourquoi de nombreuses initiatives voient le jour, à l’image d’AXA Climate School. Il s’agit de l’offre de formation d’AXA Climate, l’entité d’AXA spécialisée dans l’environnement et le climat. Rodolphe de Torquat, Directeur de Learning Boost, et Ketcia Thach-Kingsman ont interviewé Antoine Poincaré, Vice-Président de la Climate School qui nous partage sa vision sur le grand défi du siècle que représente la transition durable.

Antoine Poincaré, VP Axa Climate School

De quelles compétences avons-nous besoin pour s’adapter à la transformation de notre économie ?

Aujourd’hui, en France, 45% de la population active travaille dans les 11 secteurs les plus directement concernés par la décarbonation. Soit 11,9 millions d’emplois en tout. Transformer ces secteurs signifie donc adapter la main-d’œuvre. C’est-à-dire faire en sorte qu’elle se reconvertisse ou qu’elle monte en compétences sur les nouveaux besoins. 

Selon Antoine Poincaré, côté “hard skills”, les besoins dépendent beaucoup des métiers. “En finance ou dans la RSE, il va y avoir des gros enjeux de “compliance” et de reporting”. A l’inverse, aux achats, “il va soudain falloir beaucoup mieux comprendre comment les produits qu’on achète sont fabriqués”. Sans compter les métiers qui n’existent pas encore comme energy manager, comptable carbone, etc. “En termes de soft skills, je pense que la décennie qui arrive va donner une énorme prime à l’adaptabilité et la faculté d’apprendre vite”, conclut-il.

L’enjeu principal auquel nous devons faire face sera de découvrir peu à peu toutes les bonnes compétences dont nous aurons besoin. “C’est un univers qui a bougé très vite donc même dans les écoles et universités, on peine à trouver des enseignants sur ces nouvelles compétences”, explique Antoine Poincaré.

Comment accompagner l’évolution des métiers et des compétences ?

Avant de mettre en place un plan de développement des compétences de la transition durable, une bonne pratique est de lancer une démarche d’auto-positionnement auprès des collaborateurs. Cette dernière permettra d’évaluer la maturité de l’entreprise sur les compétences nécessaires à sa transformation.

Une fois que l’entreprise a une vision claire de la maturité des collaborateurs sur leur niveau de compétences, elle va pouvoir adapter les actions de formation en fonction de ses besoins stratégiques.

Comme le rappelle Antoine Poincaré, “le plan “France Relance” prévoit 2.5 milliards d’euros à la formation au service des 10 axes prioritaires présents dans le plan. C’est une bonne chose car il faut aider les filières à investir dans ces compétences.”

Des initiatives intéressantes ont par ailleurs vu le jour. Voici la sélection d’Antoine Poincaré : 

Enfin, pour renforcer l’offre de formation sur les métiers de la transition durable, des mécanismes de reconversion émergent, à la fois au sein d’un même secteur, mais aussi entre secteurs. C’est pertinent pour des secteurs qui sont proches techniquement, comme l’industrie automobile et celle du vélo, par exemple. 

Si l’offre se développe petit à petit, une chose est sûre, la rapidité est le maître mot dans cet environnement en pleine mutation.

Retrouvez l’interview complète ici.

References

References
1 The Shift Project est un think-tank oeuvrant en faveur d’une économie bas carbone